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Axe 2 – Introduction

DE NOUVEAUX MODELES DE PREVENTION A INVENTER

 

La transition numérique et l’avènement du marché de la e-santé qui l’a accompagné, ont donné le sentiment que la donne avait changé en matière de santé et de prévention :

  • Parce que la e-santé autonomise le patient par le monitoring et l’accès à l’information
  • Parce qu’elle facilite les échanges au sein des professionnels de santé, entre les professionnels de santé et les patients et enfin au sein des communautés de patients
  • Parce qu’elle est plus précise et plus personnalisée
  • Parce que les objets connectés, ludiques et communautaires, stimulent l’usage
  • Parce que le big data et l’intelligence artificielle rendent possible la création de modèles préventifs, voire prédictifs

Pour toutes ces raisons, on imaginait que l’offre de soins serait bousculée, avec la prévention en « thérapie » de premier recours, tandis que la production de soins ne serait reléguée qu’en thérapie de deuxième niveau.

Mais l’existence de nouvelles technologies ne suffit pas à changer de paradigme.

C’est l’adaptation des modèles – marketing, organisationnels, économiques – des offres de santé qui permet de rendre opérationnel ce nouveau paradigme avec in fine des  patients  acteurs de leurs santé et des financeurs plus à même de proposer des solutions pour améliorer la santé des assurés.

 

 

Premier enjeu : repenser les offres dans leurs contenus et dans leurs modalités d’adoption et d’usage pour exploiter pleinement les opportunités liées aux  technologies et au digital en santé.

D’abord, en favorisant l’intégration de la technologie sur l’ensemble des champs de la prévention ; les programmes sont en effet aujourd’hui davantage concentrés sur le marché de la prévention primaire (70% des applis dédiées à ce marché). Il paraît fondamental que la technologie soit aussi au service de de la prévention et de l’accompagnement de maladies chroniques, d’autant que certains programmes ont déjà fait la preuve de leur efficience. A ce titre, signalons l’application Moovcare qui a démontré sa capacité à allonger l’espérance de vie de patients cancéreux (ASCO 2017).  D’autres programmes existent ou sont en phase de validation clinique.

Ensuite, en adaptant les offres à chaque individu dans des espaces numériques personnalisés, ayant leur confiance. Un des principaux leviers du digital est justement de permettre la création à grande échelle et de façon industrielle de programmes hyperpersonnalisés qui identifient les besoins de prévention de chacun, les adaptent dans le temps, notamment grâce aux mesures des objets connectés et grâce à des interactions humaines régulières avec les professionnels de santé. Les programmes deviennent ainsi véritablement calibrés en fonction des intentions de chaque assuré, de son comportement tant dans l’environnement familial que professionnel et de ses données médicales voire génomiques. C’est une solution pertinente pour responsabiliser les utilisateurs qui deviennent acteurs de la définition de leurs propres objectifs.

Cette solution est encore plus pertinente quand les utilisateurs fixent leurs objectifs en collaboration avec les organismes de soins.

 

 

 

Second enjeu : intégrer les programmes numériques de prévention au sein de l’écosystème en place des organisations des soins.

Les programmes de prévention ne sont efficaces que s’ils sont inscrits dans la pratique médicale des professionnels de santé et dans les réalités des parcours patients.

Les professionnels de santé sont en effet le maillon essentiel de la prévention en encourageant l’usage, en interprétant les indicateurs produits, en jouant un rôle de coach / de référent auprès des patients utilisateurs, et en intégrant les résultats du programme dans leurs protocoles de soins. C’est pourquoi les espaces numériques santé de prévention doivent être pensés également pour simplifier la vie des professionnels de santé et pour les associer aux démarches de prévention.

Les organismes complémentaires sont légitimes à être aussi un maillon de cette chaîne du fait de leurs accès organisés aux assurés, de leurs outils de relation client, de leurs moyens marketing et de la densité de leurs réseaux partenaires.

 

 

Dernier enjeu : inventer des modèles économiques efficients, indispensables pour rendre pérenne ce nouveau paradigme de la e-prévention.

Peu de modèles économiques ont aujourd’hui fait leur preuve sur ce marché relativement récent. Les organismes complémentaires, attachés au principe de la mutualisation, proposent généralement des programmes de prévention en inclusion des contrats. Outre le fait que la prestation en inclusion, une fois commercialisée, est peu visible, se pose le problème d’une offre trop réduite pour être en mesure de proposer une prévention efficace, dense, persistante.

Si certains ont d’ores et déjà pris le contrepied et expérimentent de nouveaux modèles, en remboursant de nouvelles prestations de services par exemple, il est indispensable que l’assurance santé explore la capacité à faire de la prévention une proposition de valeur additionnelle, commercialisée au sein du contrat d’assurance ou en abonnement, visible, utile et utilisée.

 

 

L’inscription des technologies dans les modèles marketing, organisationnels et économiques permettrait à la prévention de prendre une nouvelle dimension, en proposant des programmes plus tangibles, coordonnés avec l’offre de soins, inscrits dans le quotidien de l’utilisateur, évolutifs, et mis en œuvre industriellement, en direct ou via des acteurs spécialisés – notamment leurs partenaires assisteurs.

 

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