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Axe 4 – Introduction

Depuis quelques années, le développement de la médecine des 4 P (personnalisée, préventive, prédictive et participative), renforcée par les nouvelles technologies, ouvre une ère de changements profonds dans le domaine de la santé. Les objets connectés, la télémédecine, la médecine prédictive, l’intelligence artificielle, la télésurveillance ou encore la domotique transforment progressivement le système de santé.

 

Ces innovations permettent de mieux répondre aux attentes des patients et des professionnels de santé. Elles apportent également des solutions aux différents défis sociétaux et économiques que nous devons relever : favoriser le bien-vieillir et l’autonomie de la personne âgée face au vieillissement croissant de la population, développer la prévention et l’accompagnement du patient face à la croissance des maladies chroniques, organiser l’accès aux soins pour tous face à la désertification médicale ou l’augmentation du coût des soins, prendre en charge les traitements innovants pour les cancers et autres maladies graves ou invalidantes.

 

Quelles opportunités pour l’assureur santé ?

L’assureur santé est un acteur incontournable du système de santé français. Souvent considéré comme un simple payeur après la demande soins (qui finance près de 13% des dépenses de santé), il est aussi gestionnaire du « risque santé ». Il doit veiller à la fois à la maîtrise des coûts, à l’efficience des parcours de soins, à la prévention des risques tout en favorisant l’accessibilité aux soins pour tous (déserts médicaux, reste à charge limité ou nul) et l’accès à l’innovation médicale.

 

L’innovation apportée par les nouvelles technologies élargit le champ d’action de l’assureur santé et lui offre de nouvelles opportunités, en termes de services proposés à la fois aux entreprises clientes et aux assurés, ainsi que pour la définition de nouveaux modèles de prises en charge.

 

La prévention est en train de s’imposer comme une évolution majeure de la relation entre l’assureur et son client et l’approche purement santé s’élargit à une vision plus globale prenant en compte les déterminants sociaux et les parcours de vie personnelle et professionnelle.

 

Grâce à des dispositifs digitaux personnalisés – questionnaires d’évaluation du profil santé, objets connectés, programmes de coaching, serious game, téléassistance – l’assuré est en effet en mesure de prendre en main sa santé avec plus d’autonomie. Ces dispositifs peuvent être couplés à des démarches de prévention collective et participative telles que challenges sportifs, e-learning, ateliers collectifs ou dépistages organisés en entreprise et échanges sur les réseaux sociaux.

 

Des applications nomades intelligentes d’orientation dans l’offre de soins (géolocalisation des établissements et professionnels de santé avec prise de rendez-vous et affichage des tarifs et avis patients, téléconsultation médicale, capteurs de chutes…) permettent par ailleurs à l’assureur santé de participer à l’amélioration des parcours de santé.

 

Coté réduction des coûts, les assureurs peuvent désormais proposer de nouveaux services de conseils aidant les assurés à mieux maîtriser leur budget santé :  simulateurs de prise en charge, services d’analyse de devis médical ou encore tableaux de bord individuel d’analyse des dépenses de santé et conseils d’orientation. L’objectif pour les assureurs : réduire le reste à charge des bénéficiaires sur le dentaire, l’optique, l’audition et l’hospitalisation.

 

D’autres dispositifs innovants permettent enfin de mieux accompagner les assurés en favorisant l’orientation vers des filières de soins efficientes (ambulatoires, récupération rapide après chirurgie…) et l’accès à des services de care management permettant, selon le profil du bénéficiaire, de coordonner son parcours d’hospitalisation, d’organiser des aides et soins à domicile ou encore de faciliter son retour à l’emploi après un arrêt de longue durée.

 

 

L’évaluation médico-économique : l’enjeu du déploiement industriel des solutions innovantes

A l’origine de toute innovation, il existe une stratégie commerciale déclinée en modèle économique et en KPI. Pour un assureur santé, le suivi et le pilotage des innovations permet de mesurer leur efficacité (taux et fréquence d’utilisation, satisfaction, attractivité et fidélisation client…) et d’affiner la connaissance de son portefeuille client et du marché.

 

Avec le développement des innovations en santé, les assurés vont être amenés à partager un nombre croissant de données avec des professionnels de la santé. Toutes ces données ouvrent de nouvelles perspectives pour mieux comprendre les comportements et mieux définir les parcours de santé en fonction des profils. Mais le contexte réglementaire, qui interdit aujourd’hui à l’assureur complémentaire de connaître les pathologies de ses clients (pour éviter toute discrimination par le risque), limite aussi les possibilités d’évaluation médico-économique associée aux actes de prévention.

 

Pour lever ces freins, l’assureur doit inscrire ses propositions dans un cadre éthique, s’appuyer sur des partenaires (tiers de confiance, start-up, pouvoirs publics, professionnels et établissements de santé, instituts de recherche) et des méthodologies d’évaluation garantissant la protection des données personnelles des utilisateurs.

 

La transformation technologique-digitale de la santé devrait conduire à une meilleure efficience du système existant si chaque maillon y est mieux coordonné et si l’ensemble des acteurs réussissent à innover ensemble autour de la chaîne de valeur de la santé : prévenir, soigner, accompagner et informer. La place de l’humain dans le processus de conception est ainsi un enjeu essentiel pour la généralisation d’une innovation santé.

 

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